L’Afrique est un continent de plus d’un milliard d’habitants. Il abrite ainsi plusieurs centaines d’ethnies aux coutumes et traditions différentes. Pays riche de cultures, nous nous sommes demandé comment les femmes s’y habillent. Voici un petit aperçu de la richesse du vestiaire africain .
La mode de ce pays est influencée par l’Europe. Très connectées, les jeunes femmes suivent les tendances du continent voisin notamment la France. Mais dans ce pays musulman, les tenues provocantes ou transparentes sont prohibées ; les Algériennes se réapproprient donc les codes de la mode occidentale pour l’allier avec le respect des conventions sociales. Pourtant, nombreuses sont celles qui proclament de plus en plus leur indépendance et se jouent de ces interdictions.
Dans les endroits plus reculés, les villages de campagne, mais aussi dans les villes, certaines choisissent de porter le Hidjab.Il s’agit d’un foulard couvrant la tête des femmes musulmanes et laissant apparaître leur visage. Certaines portent quotidiennement le haïr blanc, composé d’une grande étoffe couvrant et s’enroulant autour du corps. Il couvre alors le visage et ne dégage que les yeux et le front.
La plupart des Sénégalaises portent le boubou . C’est une tunique à l’encolure arrondie et ample qui épouse les épaules. La coupe est large avec de grandes manches. Ce vêtement se coupe dans une étoffe légère (comme la wax) aux couleurs vives et aux symboles traditionnels. Le pagne se porte ensuite sous le boubou. Cette espèce de sous-jupe est en contraste ou assortie avec le boubou avec des déclinaisons longues, courtes ou brodées… L’habit sénégalais marie donc les aspects pratiques (compte tenu du climat chaud et humide) et esthétiques. Il fait donc la richesse du vestiaire africain.
Au Cameroun, 200 ethnies cohabitent. Cela engrange donc une grande diversité vestimentaire au sein du pays. Les Camerounaises privilégient des vêtements assez habillés aussi bien dans le secteur privé que public. Un tailleur-jupe est indicateur de leur statut mais couvre également leur corps. En effet, dans certaines institutions, les femmes ne sont pas autorisées à porter un pantalon. On retrouve cet ensemble jusque dans les universités du pays. Dans les campagnes, les femmes portent un corsage coloré avec des pagnes en coton noué à la taille. Sur le littoral, on retrouve le boubou kaba qui est une longue robe traditionnelle. Cependant, la jeune génération semble vouloir s’affranchir de ces codes pour adopter une allure plus proche de l’occidentale.
On cite souvent le Congo comme pays de la sape. Cet art de vivre est suivi par des hommes aux costumes bien taillés, aux couleurs flashy et de belles matières. Depuis quelques années, certaines femmes suivent cette tendance. Elles contribuent ainsi à la richesse du vestiaire africain. Sinon, et majoritairement, on porte la camisole et le pagne. Celui-ci se drape autour de la taille, couvre les hanches et descend jusqu’aux genoux ou aux pieds. Les tissus reprennent des tissus anciens d’ethnies traditionnelles. Les motifs imprimés transmettent des messages : des proverbes, convictions politiques ou religieuses… Il permet également de montrer sa richesse. De ce fait, plus le pagne est orné, plus la réussite sociale est grande.
Pays aux mille facettes, l’Afrique du Sud est devenue un pôle important de la mode puisqu’accueille la Fashion Week à Johannesburg depuis 2007. Très ouverte et connectée au monde, la majorité de la population suit les tendances du moment de la mode occidentale (Angleterre et Italie notamment) . Néanmoins , par son aspect conservateur, on surveille les longueurs et on dévoile son corps avec parcimonie. De plus, nombreux sont les créateurs sud-africains défendant le shweshwe. Ce tissu traditionnel en coton teint et motifs géométriques se retrouve régulièrement sur les podiums, symbole de la richesse du vestiaire africain. Fabriqué localement, bleu, marron ou rouge, il fait la fierté des créateurs du pays.
Les Malgaches portent la tenue traditionnelle au quotidien. Beaucoup ont adopté le lamba, fait de coton, de raphia ou de soie. Ce grand châle se drape autour des épaules et varie selon les ethnies locales. Les femmes lui associent un pagne assorti aux couleurs et aux motifs représentatifs de leur village. Cette pièce n’est que rarement cousue, plutôt nouée pour la faire durer dans le temps et pour l’adapter au fil des saisons et du corps. Il est lambahoany sur les côtes sud de l’île et se présente comme un paréo noué aux aisselles ou à la taille.
Dans le milieu professionnel, les Kényanes n’ont pas le droit au pantalon. Ainsi, elles portent une jupe ou une robe longueur genou ou plus longue. Leurs épaules sont également couvertes. En s’enfonçant dans les villes, les femmes ont des vêtements simples, pratiques (tee-shirt et jupe) ou bien des robes cintrées et volantées en wax. On trouve les vêtements traditionnels au sein des tribus comme celles des Turkana ou des Maasaïs. Ces derniers tissent le shuka masaï, preuve de la richesse du vestiaire africain. Cette étoffe est à carreaux rouges et bleus. Comme une couverture, elle enveloppe tout le corps. Les femmes portent également des colliers de perles très vifs qui ornent leur torse. Notons que seuls les membres des tribus ou vivant avec eux sont autorisés à porter ce vêtement.
La femme africaine allie tradition et modernité pour répondre au mieux aux enjeux climatiques et sociaux de son pays. De plus en plus libérée, elle doit faire cependant face aux inégalités et à la pauvreté qui sévissent sur le continent. Mais, reine de la couleur et du motif, elle n’hésite jamais à proclamer sa joie de vivre et son héritage. Elle nous offre ainsi un vestiaire africain riche et puissant, célébrant la femme.